Thursday, March 09, 2006

IWD 2006 media | NEW CALEDONIA

Une journée au féminin pluriel
Les Nouvelles

Les institutions calédoniennes et la mairie de Nouméa ont voulu rendre hommage aux femmes, hier, chacune à leur manière. Coutume, rencontres, débats, théâtre et concert ont jalonné cette journée particulière.

Elles étaient un millier au bas mot, la plupart en robe mission, aux aurores devant le centre Tjibaou. Un millier de femmes venues des trois provinces et connues pour être actives tout au long de l’année dans des associations ou des collectivités publiques. Arrivées par petits groupes, elles ont donné à l’endroit une touche de couleur lorsqu’elles se sont rassemblées devant l’entrée.
A 8 heures, au moment d’ouvrir officiellement la Journée de la femme, elles ont d’abord chanté leur joie d’être là. Des airs de Lifou, du Nord ou de l’île des Pins. Puis elles ont procédé à la coutume avec les autorités locales. Sonia Lagarde, élue du Sud, Valentine Eurisouké, du Nord, et Yvonne Hnada, pour les Îles, ont parlé avec émotion de ce qu’elles attendaient de cette douzaine d’heures passées ensemble : un pas, si petit soit-il, vers une meilleure place pour les femmes dans la société calédonienne.

« On a appris des choses »

Pour essayer de le franchir, elles ont formé un Conseil des femmes de Nouvelle-Calédonie, qui devra encore définir ses objectifs et ses moyens d’action. Elles ont surtout travaillé en atelier sur la culture et la formation professionnelle, particulièrement en zone rurale.
Un exercice long, laborieux parfois - quatre heures d’interventions - mais riche en informations, notamment sur la manière de frapper aux bonnes portes.
Au bout du compte, expliquent quatre membres de l’association Kunié de l’Île des Pins, « on a appris des choses sur le droit des femmes, qu’on va rapporter à nos jeunes ». Voilà peut-être le petit pas espéré. « Ça avance doucement, confirme Danielle Guaenere, élue des Iles assignée à l’enseignement professionnel, alors que les allocutions s’enchaînent au micro. Ce qui est dommage, c’est de devoir passer par des lois pour faire évoluer les mentalités. »

Le côté festif

À l’autre bout de la ville, la mairie organisait d’autres ateliers, basés eux sur « la transmission des valeurs » par les femmes. « Une vision que certains jugeront peut-être rétrograde, mais qui ne l’est pas », a estimé Anne-Marie Mestre, présidente de l’association SOS Violences sexuelles.
Le rôle des femmes a été abordé dans les milieux familial, artistique, sportif et professionnel. Plusieurs adjoints et des intervenants extérieurs ont exposé ces valeurs aux femmes présentes dans la grande salle de l’hôtel de ville. Mais la municipalité a privilégié le côté culturel et festif, avec une séance de cinéma gratuite le matin, une pièce de théâtre de l’Acapa au Centre d’art et un concert en fin d’après-midi au kiosque, place des Cocotiers.

Reportage : Marc Baltzer - photos Ixoee Kakea

Les femmes ont afflué du nord au sud du territoire pour s’informer et travailler ensemble. Au programme : la culture et la formation professionnelle. Au moment de la coutume qui a précédé les réunions, les discours étaient chargés d’émotion.

Chez les « mamans » de Montravel
Dans la cité Pierre-Lenquette, une vingtaine
de mères de famille du quartier ont célébré
à leur manière la Journée de la femme. Faute
de pouvoir se rendre aux manifestations officielles, comme elles le faisaient les années précédentes, elles se sont réunies sous le faré des immeubles A et B, autour d’un peu de musique. Les belles robes et les couronnes de flamboyants étaient de sortie, histoire de s’offrir aussi une bulle d’oxygène.
D’habitude, quand elles se rencontrent, c’est
pour discuter des enfants, de la rentrée ou
des moyens d’unir leurs projets et leurs moyens. Cette fête -une première à Montravel- témoigne « d’un esprit de solidarité qui dure toute l’année, explique Louise Guyette, présidente. On a une jeunesse au plancher, nous sommes dans un quartier populaire, alors on se regroupe et on partage ce que l’on a. »

Le programme d’aujourd’hui

Le Jeudi du centre-ville se déclinera au féminin à partir de 17 heures sur la place des Cocotiers.
Il y aura des stands de bijoux, d’artisanat (broderies, poteries...) et de produits de beauté (parfum, maquillage, savons).
Plusieurs groupes joueront au Kiosque, comme Four of While, Matakiterangi, pour les danses de l’Ile de Pâques, Manuréva pour les danses tahitiennes
et Jamila pour les danses orientales.

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